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[On aime] Le Rooftop Day arrive à Marseille pour recréer du lien social en hauteur ! - Gomet'

Plantations de tomates, hôtels à insectes et panneaux solaires mais aussi espaces de coworking ou juste un coin ensoleillé pour profiter de sa pause déjeuner, le toit du Coco Velten, un lieu d'accueil, de travail et de rencontres dans le 1er arrondissement, donne un aperçu du potentiel des toits de Marseille. Le tiers-lieu inclusif est l'un des nombreux sites avec une terrasse sur le toit qui participent à la première édition de Rooftop Day qui se déroulera le 2 juillet prochain à Marseille. Le concept vient de Rotterdam. L'objectif : contribuer à " recoudre la ville " en créant des espaces supplémentaires pour du lien social.


" Un chiffre nous marque. Avec 1 500 résidences fermées, Marseille est championne d'Europe en la matière" constate Tarik Ghezali, fondateur de l'association la Fabrique du Nous. Pour contrecarrer cette tendance à l'enfermement et l'isolement et porter un projet de réappropriation des toits marseillais, les acteurs de la culture, de l'immobilier, de l'innovation sociale et de la transition écologique Marseille Solutions, l'Épopée, Synergie Family, La Fabrique du nous, Wetopia, l' AGAM, La Cité de l'Agriculture, le Club de l'immobilier et Récipro-cité ont formé le collectif"Toit & Nous ". Les partenaires mécènes du projet sont Euroméditerranée et Pernod Ricard France.


Plantes, panneaux solaires et un coin pour déjeuner sur le toit du Coco Velten Rooftop Day : les toits, un espace économique, écologique, social ou culturel

Le Rooftop Day ne doit être que le début d'un travail à long terme de cette alliance pour répondre à la question" Quelle est la place des toits dans la ville ? " explique Colombe Pigearias de Marseille Solutions. Mais la réponse se dessine déjà : les toits de la ville peuvent fonctionner comme des pages blanches, qui se transforment selon le besoin en surface multi-usage pour offrir un espace économique, écologique, social ou culturel.

Le 2 juillet, divers toits seront accéssibles, ceux qui sont déjà ouverts au public et ceux qui ouvrent spécialement pour le Rooftop Day. Entre des toits emblématiques de la ville comme le Mucem et la Friche Belle de Mai, il y aura aussi des sites moins connus comme celui de l'Épopée à Sainte-Marthe, qui organise un petit-déjeuner pour les habitants avec des informations sur le quartier. Les Apprentis d'Auteuil invitent pour leur part à un bal Swing chez eux. Au total, une vingtaine de toits marseillais participent au Rooftop Day, dont la programmation, est encore en cours de finalisation.


Cette initiative montre le potentiel des toits de Marseille et servira comme étude de l'urbanisme intelligent de demain." Déjà, il faut chiffrer combien de toits à Marseille sont exploitables, combien sont en bon état. Ce chiffre aujourd'hui on ne l'a pas. Après on peut aussi calculer des coûts de rénovation et trouver des solutions pour tenir compte des réglementations relatives à la protection contre les incendies ou des monuments " observe Charles Andre, responsable du développement urbain et de l'architecture à Euroméditerranée. D'autres projets pour augmenter l'attractivité de la ville en hauteur sont déjà en cours, par exemple des logements avec des toits 100% accessible dans les quartiers Nord. Le but est de " démocratiser " l'accès aux toits et de " bien le penser et valoriser dès la construction ".


Marseille et le toit

Le fait que Marseille n'ait pas eu jusqu'à présent l'image d'une " ville des toits " s'explique. Selon l'étude (voir l'intégralité ci-dessous) " Marseille prend de la hauteur " de l'Agam (Agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise) cette vie sur les toits et le concept du toit-terrasse habité sont nouveau pour les Marseillais. Les premières exceptions architecturales apparaissent avec la Cité Radieuse - Le Corbusier (1952), les grands immeubles bourgeois qui seraient susceptibles d'offrir comme à Paris de grands développements de toiture sont rares (l'investissement bourgeois au XIXe siècle s'est concentré sur les résidences périurbaines). En 1963, le restaurant panoramique du Saint-Georges et, en 1977, les vastes toits-terrasses du Centre Bourse, amorcent un mouvement mais l'intérêt économique pour les toits marseillais n'arrive que bien plus tard.

" Les décideurs et les promoteurs marseillais ont commencé à considérer l'intérêt qu'ils pouvaient tirer de la cinquième façade à l'occasion de l'année Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la culture, au moment où une nouvelle offre hôtelière s'est développée (montée en gamme, standards internationaux). De nombreux ouvrages de photographies ont aussi changé la perception des toits de Marseille. Les réseaux sociaux et Instagram ont fait le reste " explique l'Agam.


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