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Le Ciné-Club Kinosch, passeur de perles rares

Marre d’attendre la réouverture de la Cinémathèque ? Envie de poèmes en sons et en images ? Rendez-vous, tous les mercredis, au Ciné-Club Kinosch.

La rumeur commence à courir. Alors que la Cinémathèque municipale reste fermée pour faire face à une invasion de punaises de lit digne d’un film d’horreur, le Ciné-Club Kinosch à la Kufa d’Esch-sur-Alzette apparaît doucement comme une excellente alternative.


Ce mercredi soir encore, Patrick Blocman, directeur de production et cinéphile averti, a choisi une autre perle rare du cinéma pour la donner à voir à un public parsemé mais grandissant : « Le temps du loup » (2003) de Michael Haneke, avec en second rôle Thierry Van Werveke. « On oublie que ce film l’a mené jusqu’à Cannes, où on l’a vu sur les marches aux côtés d’Isabelle Huppert », explique-t-il.


Le film raconte le périple d’une famille qui, après une catastrophe, tente de rejoindre sa maison de campagne. Sauf que celle-ci est occupée par des inconnus qui la menacent, puis tuent le père. La mère et ses enfants prennent la fuite et réussissent à survivre tant bien que mal, même si personne ne semble vouloir les aider.


Mercredi dernier, c’était autour de « Wanda » , chef-d’œuvre absolu de Barbara Loden, morte en 1980. Portrait d’une «floater» – ce type de femmes qui a surgi au milieu des années 1970, et qu’Elia Kazan, époux de Barbara Loden, a décrit comme ne sachant trop d’où elles viennent ni où elles vont, à la manière de morceaux de bois ou d’animaux morts flottant à la surface de l’eau –,  «Wanda» est le récit d’une initiation à soi, à la liberté et au temps, qui passe par le crime dont le personnage incarné par Barbara Loden reste miraculeusement indemne.


Dans la salle, une vingtaine de personnes. Parmi eux, Govinda Van Maele, Max Jacoby ou encore Jacques Molitor, étoiles montantes du cinéma luxembourgeois : « L’idée, c’est de montrer des films qu’on ne voit pas trop », poursuit Patrick Blocman, qui précise toutefois qu’il ne s’agit pas pour lui de « marcher sur les plates-bandes de la Cinémathèque ». Simplement de montrer des films pour lesquels, contrairement à la Cinémathèque, à laquelle appartiennent les trois quarts des films qu’elle montre, « nous on paie », comme le souligne Patrick Blocman, qui évoque un projet « financièrement fragile », mais qu’il est déterminé à développer voire ouvrir, avec (pourquoi pas) des séances pour enfants le dimanche et même des projections de films plus commerciaux, le vendredi.


Mais toujours dans l’optique, comme le rappelle l’organisateur, de continuer à pouvoir montrer, comme prochainement, un film comme « The Wolfpack » ou une œuvre de Jean-Luc Godard. Et même carrément « un classique, un documentaire, un film de genre et un film luxembourgeois toutes les semaines »…