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30 nuances de noir(es) : la fanfare afroféministe défilera à la Villette

Ce week-end, le festival Freestyle accueille la fanfare fondée par la danseuse et chorégraphe hip-hop Sandra Sainte Rose.


C'est qui ?

Crée en 2017 par la danseuse hip-hop et chorégraphe Sandra Sainte Rose Fanchine, 30 nuances de noir(es) regroupe 24 femmes et un homme, danseuses, chanteuses et musicien.ne.s professionnel.le.s, âgées de 20 à 60 ans. Inspirée par les fanfares de la Nouvelle Orléans, Sandra reprend cette forme artistique, mélangeant danses de l'Afrique de l'Ouest et marches militaires anglaises.


Pourquoi ?

Traversée par les questions afroféministes, 30 nuances de noir(es) est une initiative " qui parle de l'invisibilisation des femmes noires dans l'espace public ", résume Sandra. Initié par le Black Feminism aux États-Unis, l'afroféminisme se définit comme un mouvement noir, dont la non-mixité est essentielle. Les oppressions liées à la condition d'être une femme et noire constitue la lutte des afroféministes.


Une fanfare, dirigée et créée par la danseuse et chorégraphe Sandra Sainte Rose.

© Brian Ravaux


Née en Martinique et élevée en Côte d'Ivoire, la chorégraphe nous fait part de son expérience, victime de " misogynoir ", une discrimination articulant misogynie et racisme, nous raconte-t-elle : " Dans la vie de tous les jours j'ai été confrontée à de nombreuses situations où la question féminine s'articulait beaucoup avec la question raciale, c'est à dire, des formes de rejet, de dévalorisation, de minoration ". Fière de mener à bien son projet et du nombre croissant de demandes, Sandra permet avec la création de sa troupe de rassembler les femmes noires pour qu'elles puissent s'exprimer de manière artistique.


Comment ?

Avec leurs costumes en strass, les femmes qui participent à ce projet défileront dans la rue, offrant un spectacle accessible à tous. " L'idée est de décloisonner l'accès au public ", explique la chorégraphe de 50 ans, qui souhaite conquérir le plus grand nombre sans quelconque distinction. Pas non plus de discours prévu pour cette fanfare : " J'essaie de faire en sorte que mon travail soit aussi efficace qu'une affiche ou une manifestation mais avec mon médium, c'est à dire, la danse. " Les danseuses - qui ne sont pas toutes engagées politiquement - interpréteront ce week-end des classiques tels que Nina Simone, Fela Kuti, Millie Jackson et Grace Jones en passant par la danse hip-hop, africaine et caribéenne.


Où ça ?

Après deux interventions cette année, à la Goutte d'or à Barbès ou le 18 juin à la Cité Internationale, la parade dansée sera à nouveau en action dans le cadre du festival Freestyle ce samedi à 14h et dimanche à 16h. D'une durée de 40 minutes, elle partira de la Grande Halle de la Villette.

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